Je vais parler ici pour les mamans, pas que les papas ne soient pas concernés par ce sujet, mais il reste que de toute ma vie professionnelle, peu d’entre eux ressentent autant de difficultés que les femmes.

Avant d’être une maman, vous étiez aussi une amoureuse. Avant d’être une amoureuse, vous étiez aussi une femme, une amie, une sœur peut-être! Dans le cadre de mes relations thérapeutiques avec les femmes, elles me disent souvent combien elles trouvent difficile de conjuguer avec leur nouveau rôle de maman. Nous savons que devenir un parent signifie souvent faire abstraction de beaucoup de choses qui faisaient partie de notre vie ‘’d’avant’’. Cependant, malgré que les sacrifices des premières semaines de vie semblent normaux pour la majeure partie des mamans, il reste qu’au fil du temps , les femmes deviennent insatisfaites de leur quotidien.

Saviez-vous que je rencontre des mamans qui vivent des difficultés au quotidien, par exemple une humeur dépressive, des insatisfactions dans leur couple, etc.? Ces mamans ont normalisé les efforts nécessaires au début de la vie de leur bébé, qu’elles trouvent difficile d’accumuler à la longue. Avec le temps et le cumul de mes observations, il  semble que le moment le plus difficile soit souvent quelques mois après la naissance du bébé, la maman n’a plus d’énergie, la situation familiale ne s’améliore pas… Est-ce que c’est réellement le moment le plus difficile ou bien c’est l’accumulation qui pousse la maman à consulter? Nous pourrions en faire une longue étude, mais ce n’est pas le sujet de ce texte.  Ici, ce qui est important de comprendre, c’est que ces mamans font le bon choix, elles vont consulter une professionnelle qui peut les aider à retrouver leur équilibre.

En fait, malgré l’arrivée d’un nouveau bébé, il est important de trouver l’équilibre dans tous les rôles que j’ai mentionné plus haut. À partir de quel moment on se permet de le faire?  Je dirais… Dès le retour à la maison (parce qu’on s’entend qu’à l’hôpital, ce n’est pas un excellent timing). Je vous propose d’y aller à petite dose au début… Et de commencer par vous. Vous savez, quelque fois, c’est simplement de prendre un bain pour relaxer, de lire quelques pages d’un livre qu’on aime. C’est aussi de ne pas toujours se faire prendre au jeu de faire du ménage lorsque bébé dort, ou bien de recevoir de la visite, encore et encore, alors qu’on chérirait tant notre lit! Il faut s’écouter, se permettre de prendre soin de soi.

Une solution concrète est de mettre en lumière nos priorités dans la vie. Autant en ce qui a trait à notre famille, à notre couple, à nous-mêmes, etc. Il est important de connaître autant nos valeurs que nos priorités. Si vous n’avez jamais fait cet exercice, je vous invite à mettre sur papier, vous et votre conjoint(e), au moins 5 valeurs qui devraient guider les choix que vous faites au travers du quotidien. Avec ces valeurs vous en viendrez à trouver vos priorités, les choses pour lesquelles vous avez envie de mettre du temps et de l’énergie. Attention!!! Vos valeurs sont celles que vous voudrez transmettre à vos enfants et vous devrez prêcher par l’exemple. Si vous ne pensez jamais à vous, que vous ne prenez pas de temps pour vous, comment voulez-vous transmettre par exemple la valeur de l’autonomie ou du respect de soi? C’est une piste de réflexion.

Pensez à vos parents, quelles sont les valeurs transmises qui vous aident aujourd’hui comme adulte. Comment ont-ils fait pour vous les transmettre? Vous pouvez aussi y réfléchir d’une autre façon, à savoir ce que vous voulez éviter de transmettre à vos enfants.

Une famille aimante et unie, ça passe nécessairement par la santé mentale des parents. Ce n’est pas péjoratif, c’est simplement que si vous n’allez pas bien, personne n’ira. Vous ne pouvez pas non plus bien aller si vous dédiez 100% de votre temps aux autres. Vous devez nourrir votre for intérieur et vous devez être une base solide pour votre famille. J’aime bien comparer une famille avec une maison. Si la fondation (ici les parents) n’est pas solide, bien construite, comment voulez-vous que les murs, le toit, les planchers (les enfants) tiennent bien en place? Comment arrive-t-on à créer une base solide? Une fondation qui tient en place? On prend soin de nous. On profite de la vie et on apprécie les petits moments qui passent. L’équilibre, c’est important.

L’équilibre est aussi représenté comme une vague. La vague est constamment en mouvement. Donc nécessairement, certaines journées sont plus faciles que d’autres. C’est normal. Cela ne devient plus ‘’normal’’ lorsque toutes nos journées nous épuisent et/ou nous rendent malheureuses. Vous devez prendre un pas de recul pour comprendre qu’il faut analyser votre situation dans son ensemble. Si vous ne regardez pas l’ensemble, vous pourriez rapidement être insatisfait de vos nouveaux rôles tout comme le contraire aussi est possible. Vous pourriez, après une belle journée, penser que tout est entré dans l’ordre et que vous allez enfin passer à autre chose pour devenir plus satisfaite de votre quotidien. C’est malheureusement une erreur souvent constatée. C’est parfait d’avoir de bonnes journées, mais si on ne travaille pas sur l’ensemble de la situation, il n’y aura jamais d’équilibre.

Souvent, cela ne va pas aller en s’améliorant si nous n’en sommes pas à notre premier enfant. Et ce n’est pas parce que le post-partum s’est bien passé la première fois que ce sera la même chose pour le deuxième. Le tempérament de l’enfant y est pour beaucoup, autant du premier que du deuxième enfant. Si vous êtes dans cette situation  et que vous recherchez des solutions, il existe des conférences pour bien se préparer à l’arrivée d’un nouvel enfant. Il existe aussi des professionnels pour vous guider, vous accompagner. Il est important de reconnaître que l’on a besoin d’aide.

Oui vous aurez besoin de donner plus de temps à vos enfants, oui vous aurez moins de temps pour votre couple, vos activités préférées, aller voir des ami(e)s, etc. Mais vous devez prendre le temps de réfléchir et de valider si vous avez un équilibre qui vous convient ou non. Tout cela commence en étant capable de nommer vos valeurs et de prendre un pas de recul pour considérer l’ensemble de votre situation.

Est-ce que c’est pertinent de toujours se diriger vers un professionnel lorsque notre vie ne va pas bien? Non, en fait, parfois les situations s’arrangent par elles-mêmes. Par contre, lorsque la situation impacte les autres personnes autour de soi, par exemple le conjoint, les enfants, etc. Il est nécessaire de consulter un professionnel pour prendre soin de notre santé mentale. Et vous savez? Un psychologue, une travailleuse sociale, une psychoéducatrice, un psychothérapeute, ça se magasine. Il est important et nécessaire de connecter avec la personne pour vous permettre d’évoluer et de travailler sur vous!

 

[author] [author_image timthumb=’on’]https://bullesetpirouettes.com/wp-content/uploads/2018/03/P2Logo.jpg[/author_image] [author_info]Stéphanie Houle est travailleuse sociale et intervient dans la vie des familles depuis plus de 10 ans. Elle est l’aîné d’une fratrie de 3 enfants dont le plus jeune est autiste. Maintenant mère de deux beaux enfants, une jeune fille énergique et déterminée et un petit garçon joyeux et calme. Elle est passionnée par tout ce qui entoure la maternité et décide de partir son propre centre d’accompagnement périnatal pour aider les nouvelles mamans. Bien placée pour aider ces femmes à retrouver un équilibre dans leur vie, elle est consciente que l’arrivée d’un enfant est un énorme bouleversement en soi. Amoureuse de la vie, de ses enfants, de son mari, de son travail, de ses ami(e)s, elle carbure aux projets qu’elle cumule sans cesse. Les défis la stimulent, rien ne l’arrête, elle profite de chaque instant pour tenter de réaliser l’impossible. La solitude est son pire ennemie et aspire à ce que chaque personne qui passe sa porte, se sente comme chez eux. Elle adore développer des complicités et faire preuve de familiarité! [/author_info] [/author]